L'Urgence de Ralentir

Publié le par Elisa Létan

L'Urgence de Ralentir

Comment, dans un monde où l’accélération s’impose en règle, des initiatives émergent pour redonner sens au temps et inventer de nouveaux modèles pérennes.

Dans la lignée de Demain de Cyril Dion et En Quête de Sens de Marc de la Ménardière, l'Urgence de Ralentir part à la rencontre des promoteurs d'un ralentissement de nos sociétés.

Très belle introduction d'Edgar Morin : "un suicidaire au moins, il sait qu'il veut se suicider. Là, cette course est suicidaire inconsciemment".

Philippe Borrel commence par montrer à quel point le temps de la finance s’est déconnecté du temps humain. Pour cela, direction le centre boursier mondial. Pas à Wall Street, mais dans le New Jersey, où sont entreposés les serveurs du New York Stock Exchange qui réalisent les transactions, sans attendre les ordres d’un trader mal réveillé.

Pas facile de faire rentrer le téléspectateur dans l’espace temporel des algorithmes aux noms barbares, comme « sniper » ou « guérilla ». Le documentaire propose une expérience visuelle pour tenter de capter notre attention une demi-seconde, et décortiquer, au ralenti, l’étendue des opérations réalisées dans ce laps de temps.

De New York à Roman-sur-Isère

Une fois que le déphasage, entre le temps de la finance et celui de l’économie, a été visualisé et expliqué, le documentaire propose un patchwork mondial d’initiatives locales.

En une fraction de seconde, nous nous retrouvons à Roman-sur-Isère, ville de 30 000 habitants qui s’est réappropriée sa monnaie. Les habitants peuvent payer en « mesures », devise locale acceptée par les commerçants volontaires. Une initiative qui fait échos à d’autres, aux Etats-Unis, ou a Bristol. Dans cette dernière ville, tout un écosystème durable se met en place. Les habitants y sont récompensés, avec humour, pour leurs actions écolos.

Le documentaire mélange assez naturellement les interlocuteurs, d’une stagiaire d’exploitation agricole au PDG d’une entreprise cotée en Bourse. La multiplication des initiatives présentées permet de cerner la globalité que représente la tendance « slow ». Une des figures de ce mouvement, Pierre Rabhi, agriculteur et écrivain, explique cette idée : " Le problème c'est l'humain. Tant que l'humain ne changera pas, rien ne pourra se produire. Je dis souvent aux gens : "vous pouvez manger bio, recycler votre eau, vous chauffez à l'énergie solaire et exploiter votre prochain ! Ce n'est malheureusement pas incompatible."

À rebours du "train fou" du modèle dominant, ces alternatives citoyennes, qui rejoignent les analyses de philosophes, sociologues, économistes et scientifiques, pourraient bien être les pionnières du monde de demain. Autant de gestes qui remettent l’HOMME au cœur du système. Youpi ;-) !

Film : https://www.google.fr/search?q=l%27urgence+de+ralentir&oq=l%27urgence+de+ralentir&aqs=chrome.0.69i59j0l5.3681j0j7&sourceid=chrome&es_sm=93&ie=UTF-8

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